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 LE TENNIS EN GENERAL=>voir Actu du Tennis,Tennis d'hier e

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momo
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MessageSujet: LE TENNIS EN GENERAL=>voir Actu du Tennis,Tennis d'hier e   LE TENNIS EN GENERAL=>voir Actu du Tennis,Tennis d'hier e Icon_minitimeMer 29 Sep - 14:02

TENNIS


« RASSEMBLER LES ENERGIES»

ARNAUD LAGARDÈRE explique les raisons de son investissement dans le Paris Jean-Bouin.


Le temps d’un déjeuner « chez Laurent », avenue Gabriel, Arnaud Lagardère, capitaine d’industrie, l’un des personnages les plus puissants de l’univers médiatique, redevient simple amateur de sports, enjoué et passionné, notamment par le tennis qu’il connaît bien, et décrit comme « une affaire de famille », pour y avoir jouer avec son père, Jean-Luc, son épouse, et ses propres enfants. À l’entendre, aider les meilleurs espoirs du tennis français était pour lui une évidence.

« QUELLE PLACE occupe le tennis dans votre vie ?

– Il ne faut pas réduire ce que je fais dans le sport au tennis, car sinon je ne m’occuperais pas, avec Bertrand Delanoë et Jean-François Lamour, des Jeux Olympiques, et de la candidature de Paris pour 2012.

– Quel but poursuivez-vous à travers votre implication dans le Paris Jean-Bouin ?

– J’ai envie de contribuer au succès du sport en France, et de faire en sorte que la France soit un grand pays sportif. Je suis entré au Paris Jean-Bouin (ex-“CASG”) en 2002. Privé du financement de la Société Générale, le CASG était un club que tout le monde voulait s’approprier. J’ai trouvé touchante la réaction des gens qui tentaient de le sauver. Et comme j’ai toujours été pour le challenger plutôt que pour le favori, j’ai pensé qu’il y avait quelque chose à bâtir. Nous avons présenté un dossier, convaincu la mairie. Nous avons relevé le challenge et obtenu la concession pour vingt ans. À présent, il y a tout à bâtir. L’équipe en place – qui est appelée à s’agrandir – est composée de personnes, assez jeunes pour la plupart, qui ne trichent pas avec les valeurs du sport.

– Quel est votre projet pour ce club ?

– En faire un modèle. Le Paris Jean-Bouin est un club omnisports et doit le rester. C’est dans ce stade mythique que Bubka a franchi les six mètres. Il doit incarner, dans toutes les disciplines (athlétisme, hockey sur gazon, rugby, mais aussi bridge, arts martiaux…), les valeurs auxquelles je crois, et ce tout au long de la chaîne, depuis le sport loisirs, jusqu’à la compétition. Nous voulons nous occuper de la vie quotidienne des membres (vestiaires, installations…), comme nous occuper de l’élite (création de gradins de 3 000 places sur courts couverts en sous-sol, terrains en Rebound Ace pour préparer l’Open d’Australie…). L’élite est essentielle, car c’est l’image qu’on projette, celle de l’ambition. C’est pourquoi nous avons fait venir Richard Gasquet, Gaël Monfils, Paul-Henri Mathieu…

– On parle de l’“équipe première” du Paris Jean-Bouin, mais la compétition Interclubs n’est pas une épreuve majeure du calendrier…

– Peut-être, mais c’est une épreuve très importante pour le club lui-même. Et à partir du moment où nous avons des jeunes sous contrat, nous souhaitons les aider à atteindre le plus haut niveau mondial.


« Ce que fait Noah

est remarquable »


– Lundi, Yannick Noah regrettait dans nos colonnes que la FFT ne soit pas en mesure de garder ses espoirs dans son giron. Vous n’êtes pas du même avis…

– Autant j’approuve la plupart de commentaires de Yannick Noah, autant je ne suis pas sûr que ce soit le rôle de la Fédération de mener les champions jusqu’au bout. Je pense que les champions ont besoin d’une aide très personnalisée qu’une fédération ne peut offrir à chacun. On parle par exemple “d’école russe”, or nous savons tous que “l’école russe”, c’est en fait un certain nombre d’individus qui ont trouvé un peu partout dans le monde des conditions pour s’épanouir. Quant à l’idée selon laquelle les enfants “morts de faim” seraient mieux placés que les enfants aisés pour devenir des champions, je citerais comme l’un des plus beaux contre-exemples, le cas de John McEnroe, issu d’une famille extraordinairement aisée, mais, qui sur le court, “hurlait de faim”, si je puis dire. Cela dit, ce que fait Yannick Noah dans les banlieues est remarquable, et il a mille fois raison de faire ça.

– Ne craignez-vous pas de gâter les jeunes espoirs en vous montrant trop généreux ?

– Non, pas du tout. L’idée qui consiste à penser : “Comme j’ai du confort, je me laisse aller”, je n’y crois pas. Pour l’avoir vécu moi-même, je peux vous dire que la réussite d’un individu est plus une question d’éducation et de culture qu’autre chose. Je pense qu’au contraire, il faut donner aux jeunes de talent le meilleur encadrement possible afin qu’ils puissent se battre contre les autres à armes égales.

– Dans le cas de Richard Gasquet, de quelle manière intervenez-vous dans son univers quotidien ?

– Je ne suis pas un spécialiste de tennis, mais je suis un passionné. Ce n’est pas à moi d’imposer des choses à Richard. Si au fond de lui-même, il a envie d’être un champion, il le sera. S’il ne l’est pas, c’est qu’au fond de lui-même, il ne le souhaite pas. Moi, je lui donne seulement les moyens d’assouvir son ambition.

– Quels sont ces moyens ?

– D’une part, des moyens financiers qu’il gère lui-même avec ses parents, et, d’autre part, l’infrastructure de Jean-Bouin.

– Ne pensez-vous pas que Richard Gasquet et sa famille auraient besoin des conseils de gens qui ont connu le haut niveau ?

– Quand le moment sera venu, Guy (Forget) et moi-même lui parlerons. Je ne donnerai pas de conseils à Richard sur le tennis, mais peut-être sur le plan psychologique. Toutefois, je connais la limite de ce genre de conseils. Tout ne dépend que de lui. Je ne sais pas ce que Richard serait sans la proximité de ses parents, mais cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas prendre un coach à l’avenir.


« Ces élections,

ce n’est

pas mon combat »


– Vous faites preuve d’une grande compréhension à son égard…

– Oui, mais si on a à exprimer notre mécontentement par rapport à ses résultats, ou son comportement, nous le ferons. Il ne faut pas croire que nous lui avons fait un chèque en blanc, et le laissons traverser seul les périodes délicates. Au contraire, plus Richard aura de difficultés et plus je m’attacherai à lui !

– Continuerez-vous votre action dans le tennis, même si Paris n’obtient pas les Jeux ?

– Bien sûr ! L’objectif est d’avoir des joueurs de tennis en France qui soient au meilleur niveau mondial et, pour cela, il faut que l’on y mette les moyens. Mais loin de moi l’idée de “piquer” des joueurs à la Fédération. Il se trouve que je suis en mesure de mettre des moyens, j’en mets. C’est aussi simple que cela.

– L’idée d’un centre de formation dans le sud de la France, pour former les jeunes…

– (Enthousiaste.) Alors, ça, ça me plaît ! Créer une académie dans le Sud est une très bonne idée. Yannick Noah a raison de dire que la Fédération devrait y penser. Ce projet pourrait également m’intéresser. Nous avions déjà des idées dans ce sens. Une académie à la Bollettieri ou à la Sanchez est un projet qui me séduit beaucoup. Mais je n’ai pas besoin d’avoir un ennemi pour me motiver. Tout ce que l’on fait ne peut pas se faire contre la Fédération. Bien au contraire, il faut plus rassembler, que séparer les énergies.

Allez-vous peser d’une manière ou d’une autre sur les élections présidentielles de la FFT ?

– Pas du tout, je n’ai pas à intervenir. J’ai une admiration sans bornes pour Yannick Noah, comme d’ailleurs pour Amélie Mauresmo. Parce que si j’aime autant le tennis, c’est en partie grâce à eux. Il se trouve que j’étais, le jour où Yannick a gagné Roland-Garros, juste à côté de la loge de sa famille. J’étais moi-même avec mon père, et je me souviens que, quand le père de Yannick est descendu sur le terrain après la balle de match, il s’est appuyé sur mon père… J’ai vécu ce moment avec une grande proximité. J’ai également une admiration sans bornes pour Guy Forget avec lequel j’ai grand plaisir à travailler (*).
Et il se trouve que Christian Bîmes est un ami ! Chacun a ses convictions, il faut les respecter. Ces élections, ce n’est pas mon combat. J’aurais l’impression de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mon combat est ailleurs. Il concerne une structure dans laquelle les joueurs et les joueuses pourront trouver une aide. Et bien entendu, dans l’immense projet “Paris 2012”. »


DOMINIQUE BONNOT


(*) Guy Forget est le directeur du Trophée Lagardère qui aura lieu au Paris Jean-Bouin, du 7 au 10 octobre. Pour sa première édition, le plateau de cette étape du Senior Tour ne manque pas d’allure : McEnroe, Becker, Wilander, Courier, Bruguera, Forget, Leconte et Stich. Yannick Noah a promis à son ami Guy Forget de participer à un double, le dimanche.


Dernière édition par le Jeu 30 Sep - 19:59, édité 1 fois
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momo
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MessageSujet: Re: LE TENNIS EN GENERAL=>voir Actu du Tennis,Tennis d'hier e   LE TENNIS EN GENERAL=>voir Actu du Tennis,Tennis d'hier e Icon_minitimeJeu 30 Sep - 19:51

L'Equipe du Lundi 27 Septembre 2004

« Le tennis

français

n’avance pas »



YANNICK NOAH dresse un bilan sévère

de ces dix dernières années.


Le dernier vainqueur français de Roland-Garros (1983), ex-capitaine victorieux de Coupe Davis (1991 et 96) et de Fed Cup (1997), exprime en son seul nom un certain nombre de critiques sur la politique en place actuellement. Il indique la manière dont il aimerait voir évoluer le tennis en France dans les prochaines années.

« QUEL EST VOTRE SENTIMENT sur la défaite de l’équipe de France ?
– Il y avait peu de chances que l’on batte les Espagnols chez eux. Paul-Henri Mathieu a donné un souffle d’espoir avec sa victoire, vendredi. Mais cette demi-finale perdue est intéressante. Les enseignements sautent aux yeux. Alors que l’on attendait Moya et Ferrero, c’est le "petit" Nadal qui s’impose et, forcément, cela nous fait penser à Richard (Gasquet) parce qu’ils ont le même âge. On ne peut pas les comparer, mais je pense qu’il peut s’en inspirer. Quant aux choix de Guy (Forget), une fois pour toutes, il faut savoir si on lui fait confiance ou pas. Moi, je lui fais entièrement confiance parce qu’il est évident que sa priorité c’est de faire gagner l’équipe de France et qu’il est le mieux placé pour savoir qui est en mesure d’y arriver. Mais, bien au-delà du résultat de cette rencontre, on constate que le tennis français n’avance pas. Il y a pas mal de choses qui ne fonctionnent pas dans son organisation.

– Amélie Mauresmo, numéro 1 mondiale. Aucun Français n’a jamais atteint ce rang ! Peut-on affirmer qu’on n’avance pas ?

– C’est, bien sûr, une belle réussite, mais il s’agit surtout d’une aventure extraordinaire. On a bien vu Amélie faire son chemin toute seule. Prenant des décisions seule, faisant des choix judicieux. Amélie est UNE championne, et elle est unique. Le tennis qui n’avance pas, c’est celui qui est produit par le "système" en place actuellement. On s’aperçoit que la majorité des joueurs français viennent de l’extérieur ou partent vers l’extérieur. Tout cela n’est pas normal !

– Vous trouvez que le haut niveau français va mal ?

– La structure fédérale a un potentiel énorme et pourrait faire beaucoup mieux en termes de résultats. Y a-t-il un problème au niveau des clubs ? Sont-ce les Ligues qui manquent de moyens ? La DTN (Direction technique nationale) qui ne va pas ? Beaucoup de gens sont d’accord avec moi, mais ne prennent pas le relais de mes opinions parce qu’ils ont peur.

– Peur de dire quoi, par exemple ?

Que la DTN n’ait plus les moyens de fonctionner. Elle devrait pouvoir proposer à tous les jeunes joueurs susceptibles d’atteindre le haut niveau ce qu’il y a de mieux, et ce, durant toute leur carrière ! Les espoirs devraient se battre pour essayer de bénéficier des conditions d’entraînement de la Fédération. Mais, à partir du moment où la DTN est affaiblie, tous les meilleurs joueurs et joueuses travaillent à l’extérieur, et cela de plus en plus tôt. Il n’y a plus d’émulation.

– Vous évoquez sans doute les cas de Gasquet et de Monfils, subventionnés par Arnaud Lagardère, dans le cadre du Paris-Jean Bouin ?
– Entre autres, oui. Les jeunes ne restent plus dans le giron parce que, en haut, il n’y a pas la volonté de retenir les meilleurs. À moins que le problème ne soit pas identifié. On constate une évidente autosatisfaction et une volonté consciente ou non de se voiler la face devant un problème que je juge d’une extrême gravité pour l’avenir du tennis français.

Pour vous, c’est un gâchis ?

– Encore plus que ça ! Beaucoup de gens qui avaient cette foi de former des champions se retrouvent aujourd’hui entre deux sentiments : le premier est de hurler leur frustration, le deuxième de baisser les bras. Je n’ai pas rêvé : il y a eu, après la victoire de 1991 en Coupe Davis, pour plein de raisons, un véritable élan qui a fait naître des choses positives pour notre sport, et même au-delà. Une envie d’unir des forces et d’aller de l’avant. Mais, au lieu de se servir de ça pour aller plus loin, le tennis français a balayé cette énergie pour faire machine arrière. Et ça me gêne. Le phénomène aurait dû faire boule de neige, les forces auraient pu se mêler, au niveau des clubs, de la DTN, du pouvoir qu’avaient tous ces gens mais, à la place, il y a un mouvement de recul. De cette victoire en Coupe Davis, rien n’est sorti, malgré deux autres victoires et deux en Fed Cup. Et toujours pas d’élan. Parce que ces exploits ne sont pas mis en valeur. Par exemple, il est anormal que l’équipe de France féminine ne puisse pas jouer une phase finale de Fed Cup en France. On parle de trop grand risque financier en cas de défaite. Quand on prend des risques pour des joueurs, on leur donne confiance. Mais, pour agir ainsi, il faudrait avoir une vision pour l’avenir.


« Pourquoi la FFT

n’est-elle

pas intéressée

par l’aspect social

du tennis ? »


– Votre travail dans le cadre de votre association Fête le mur (la création de vingt centres de tennis en banlieue dans toute la France) ne semble pas faire partie intégrante du système. On dirait une base de détection isolée.

– Je pose une question : comment se fait-il qu’une Fédération dont l’objectif est de développer le jeu en France ne soit pas intéressée par l’aspect social du jeu ? Par ce réservoir de talents et de volonté de réussir, démontrés par les jeunes des banlieues dans les autres sports qui se pratiquent dans les cités comme le football ? Comment peut-on penser que la priorité doit être de construire tel ou tel salon (à Roland-Garros), et non d’investir dans le développement d’un tennis social ? J’ai le sentiment que si on n’avait pas ce soutien du ministère de la Jeunesse, et en particulier de Jean-François Lamour, nous serions délaissés.

– La réticence à l’égard de votre action ne provient-elle pas d’un problème personnel entre vous et Christian Bîmes ?

– Cela vient du fait que nous n’avons pas du tout la même philosophie. Mais débattons ! Nous parlons d’une Fédération, pas d’une entreprise commerciale ! Elle doit être impliquée dans la vie publique.

– Tous les tournois du Grand Chelem s’agrandissent. Que pensez-vous de l’extension du stade Roland-Garros ?

– Roland-Garros est déjà très grand. Est-ce que Paris, qui a déjà Bercy, a besoin d’une salle de 15 000 places de plus ? C’est ma question. Énormément d’argent va être investi dans un projet qui, en gros, consiste à se doter d’un "toit rétractable" au cas où il pleuvrait pendant les quinze jours de Roland-Garros ! A-t-on vraiment besoin d’un court central supplémentaire ? Et, si oui, peut-on être tenus clairement au courant des tenants et des aboutissants de l’affaire ?

– Qu’est-ce qui vous empêche de vous présenter à la présidence ?

– C’est un travail à plein temps, un temps que je n’ai pas aujourd’hui. En revanche, partager des idées avec les personnes en place, proposer des projets, parler d’avenir, parler d’élan, alors là, oui, avec plaisir ! Je connais le jeu.

– Que voudriez-vous faire à votre niveau ?

– L’objectif est d’avoir un outil qui soit en mesure de sortir quatre, cinq, six garçons et filles dans les trente premiers mondiaux. Mais si le seul objectif, c’est de recommencer, reproduire des choses déjà vécues, ce n’est pas intéressant. Il me semble évident que les valeurs et les connaissances que nous avons réunies à l’échelle des équipes de France de Coupe Davis et de Fed Cup devraient constituer une base pour relancer un système dynamique du haut au bas de l’échelle du tennis français.

– Vous aviez émis l’idée de la création d’un centre d’entraînement dans le sud de la France : soleil toute l’année, tennis en plein air sur terre battue et dur toute l’année, suivi médical, scolaire et psychologique. Cet endroit n’existe que dans votre imagination ?

Et aussi dans celle de beaucoup de monde ! Ce centre devrait exister depuis longtemps ! On aurait une relève autrement plus fournie que celle d’aujourd’hui. Gaël Monfils, je ne le connais pas, mais il a l’air d’être très attachant. Ce n’est pas normal qu’un gamin comme lui n’ait pas la possibilité de bénéficier de la totale au sein de la Fédération ! Ce n’est pas normal qu’il soit obligé d’aller chercher ailleurs. À présent, M. Lagardère s’occupe de Gasquet et de Monfils, alors que je sais que, à la Fédé, il y a des gens capables de sortir des jeunes et de les accompagner au plus haut niveau !

– Votre centre, qu’aurait-il de plus en termes d’efficacité par rapport au Centre national d’entraînement ?

– Je vais vous expliquer ma façon de voir les choses. En France, on peut relancer le développement du tennis en passant soit par le sommet (l’élite), soit par la base (la masse) de la pyramide. La meilleure chose qui puisse arriver au tennis français, c’est qu’un Français ou une Française gagne un jour Roland-Garros, parce qu’il ou elle susciterait des vocations, créerait un nouvel engouement, des passions, etc. Mais la politique actuelle ne se donne pas les moyens de favoriser un tel projet, puisqu’elle n’offre pas aux jeunes la possibilité de s’entraîner l’hiver sur terre battue en plein air, comme les Espagnols ou les Argentins. Or, on ne peut pas gagner Roland si toute sa vie on s’entraîne en couvert, ou sur dur. C’est l’évidence même. Si l’on veut se donner les moyens d’avoir un vainqueur français à Roland-Garros, il faudrait pouvoir compter sur une cinquantaine de gamins qui progresseraient sur terre battue pendant les dix prochaines années, avec les meilleurs entraîneurs français, dans le cadre bien défini d’une politique saine et bien cadrée. Là, on pourrait dire que nous avons bien fait notre travail. Et ce n’est même pas sûr qu’on y arrive ! Mais il est utopique de penser que cela puisse marcher autrement. Ou alors, il y a une autre solution, si l’on ne veut pas envisager le "top" pour l’élite ; elle consisterait à passer par la base de la pyramide, en allant chercher les gamins motivés des banlieues, en leur donnant les moyens correspondant à leur potentiel, en redonnant un élan dans les clubs, en remotivant les uns et les autres à l’échelon le plus bas. Est-ce que ce travail-là est fait ? Non plus ! En fait, il n’y a aucun projet d’envergure, structuré, concernant la formation de futurs champions de tennis, en France. Et ce n’est certainement pas de la faute des entraîneurs.

– Avez-vous remarqué l’arrivée d’espoirs d’origine étrangère dans le tennis français, enfants souvent venus de l’Est, durs au mal, pros dès le plus jeune âge, accompagnés de parents parfois à la limite de la bienséance. Croyez-vous qu’ils vont dépasser les gamins "normaux" ?

Ce n’est pas l’école russe qui est bonne, c’est le fait d’être démuni, donc surmotivé, qui fonctionne. Leur technique n’est pas incroyable, mais ils ont tellement envie ! Ce sont des morts de faim. Nous, nous avons d’autres qualités, d’autres richesses que l’on peut développer, à condition d’être vraiment pointus dans le domaine de la psychologie. Ou alors ne prenons que des gamins qui ont faim et je peux vous dire qu’il n’y a pas besoin d’aller en Russie pour en trouver !


« Amélie et moi avons

envie de passer plus

de temps ensemble »



Que pensez-vous de la situation d’Amélie Mauresmo dans le tennis français ?

– C’est très dur de rentrer sur un court avec l’envie de faire plaisir à tout le monde. Mais, même quand elle joue mal, elle arrive en quarts. On peut se dire qu’elle est jeune, qu’elle n’avance pas trop mal, qu’elle est première joueuse mondiale et que, un jour, elle va s’épanouir sur un Grand Chelem. Ce n’est pas sûr, mais ce qui est merveilleux, c’est qu’Amélie est une championne qui veut encore et toujours plus. Elle veut son Grand Chelem et fait tout pour en gagner un. Nous avons envie, tous les deux, et avec son équipe, de passer plus de temps ensemble à échanger nos impressions, parler de nos points communs et de nos différences par rapport à cette ambition de gagner un jour Roland-Garros. Cela se fera dès l’année prochaine, mais si elle ne gagne pas, ce n’est pas grave. Elle avance, et c’est cela qui compte.

– N’est-il pas dommage que Sébastien Grosjean ne suscite pas, de son côté, le même intérêt de la part du public ?

– Chaque histoire est différente selon les champions, mais elles ont quand même un point commun, ce sont les cassures sur lesquelles repose l’ambition, et cela fait partie de l’univers intérieur du joueur. Seb, aujourd’hui, traverse une période difficile que je n’ai pas de mal à imaginer, car il est joueur et jeune père de famille. C’est une situation extrêmement dure à vivre, que j’ai personnellement vécue sur le tard, mais avec beaucoup de difficultés. On peut même dire que cela a marqué le début de la fin. Dans le cas de Sébastien, ses choix lui appartiennent, et nous n’avons pas à les juger.

– Vous parliez d’accompagnement psychologique. Ne pensez-vous pas que les entraîneurs devraient être carrément formés pour inclure la psychologie dans leurs échanges avec les joueurs ?

– Si. Dans le meilleur des mondes, oui, mais chaque chose en son temps. Nous sommes dans un système où le président de la FFT pense qu’il est judicieux d’entrer dans les affaires internes de l’équipe de France, ou dans l’organisation de la vie des jeunes espoirs. Ce n’est pas la personne que je critique, mais le mode de fonctionnement. Car il est contraire à toute idée d’équilibre et de sérénité recherchés par les champions. Au plus haut niveau, le volet psychologique doit faire partie intégrante de la préparation. C’est une des clés du tennis moderne, que les grands tels qu’Agassi et Federer ont déjà développées. Mais, forcément, ils ne tiennent pas à partager. À nous de comprendre comment cela fonctionne et à l’adapter à notre système. Là encore, il faudrait une vision d’avenir.

– Allez-vous vous engager pour un candidat aux élections présidentielles ?

– L’idée est de faire avancer des idées. Le but n’est pas le pouvoir pour le pouvoir. Je pense que Patrick Proisy, mon beau-frère, est la seule personne capable de bousculer les choses.

– Les adversaires de Christian Bîmes critiquent son manque d’influence au niveau de la politique internationale. Pensez-vous que cela soit important pour le tennis français ?

Oui, bien entendu. Mais comment participer à un débat et peser sur les décisions à l’échelle mondiale lorsqu’on ne comprend pas ce qui se dit ?

– Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus dans l’avenir du tennis international ?

– Aujourd’hui, les priorités sont le code de conduite, le système de classement et le dopage. »


DOMINIQUE BONNOT
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