COUPE DAVIS

l'Equipe de ce jeudi:

23/09/2004
Tennis - Coupe Davis : Mathieu-Moya en ouverture


Paul-Henri Mathieu et Carlos Moya s'affronteront vendredi dans le premier simple de la demi-finale Espagne-France du Groupe mondial après le tirage au sort effectué jeudi.

Cette demi-finale qui se disputera dans les arènes d'Alicante se poursuivra le même jour par le deuxième simple où se feront face Juan Carlos Ferrero et Fabrice Santoro.

Le capitaine Guy Forget a donc finalement choisi d'écarter Arnaud Clément, pourtant décisif contre la Croatie au premier tour. L'Aixois ne présentait pas suffisamment de garanties de forme ou de résultat puisqu'il venait de se faire battre par le modeste Serbe Novak Djokovic, il y a une semaine à Bucarest.

C'est donc Fabrice Santoro, très en verve ces derniers temps qui aura le redoutable honneur de porter le dossard de numéro 1 de son équipe, pancarte abandonnée tour à tour par Sébastien Grosjean puis par Clément.

Santoro, qui avait été écarté l'an dernier pour des problèmes de discipline interne, disputera les deux simples et le double, samedi, associé à Mickaël Llodra.


Vendredi (à partir de 12h00):
Carlos Moya (ESP) - Paul-Henri Mathieu
Juan Carlos Ferrero - Fabrice Santoro


Samedi (à partir de 12h00):
Tommy Robredo/Rafael Nadal - Fabrice Santoro/Mickaël Llodra

Dimanche (à partir de 11h30):
Carlos Moya (ESP) - Fabrice Santoro
Juan Carlos Ferreo - Paul-Henri Mathieu



de g à d Guy Forget, M. Llodra, A. Clément, F. Santoro et PH Mathieu

Momo, j'ai déplacé ici les deux articles que tu as posté hier dans une autre rubrique

momo a écrit:

l'Equipe 22.09:

Santoro heureux

«Je suis content de retrouver cette ambiance, ça m'avait quand même manqué», a évoqué Fabrice Santoro lors de ses retrouvailles vendredi soir avec l'équipe de France de Coupe Davis.


Non sélectionné les deux dernières rencontres, le Toulonnais a avoué dans le quotidien L'Equipe publié samedi que «manquer les deux premières rencontres m'a permis de travailler plus que d'habitude. Sans cela, je ne serais pas 30e mondial aujourd'hui». Parti vendredi soir de Paris en direction d'Alicante pour préparer la demi-finale contre l'Espagne (24-26 septembre), le groupe français est composé de Paul-Henri Mathieu, de retrour de Bucarest, Arnaud Clément, Mickaël Llodra et Fabrice Santoro.

En l'absence du numéro 1 tricolore, Sébastien Grosjean, le capitaine Guy Forget prône la prise de risques et la confiance : «J'ai trouvé un peu curieux que Moya et Ferrero disputent cette semaine un tournoi sur dur à Pékin. C'est peut-être qu'ils sentent qu'ils peuvent retrouver plus vite leurs sensations de terre battue que nous. Mais cela dit, depuis quelque temps ils connaissent tous les deux des ratés. On serait à la veille de Roland-Garros, ils ne feraient pas partie des grands favoris...»

l'Equipe du 23.09

L’autre arène de Santoro

Évincé du groupe depuis la défaite contre la Suisse l’an dernier, le Français retrouve la Coupe Davis la tête haute.

ALICANTE – (ESP),de notre envoyé spécial


PORTÉ EN TRIOMPHE il y a treize ans dans les arènes de Nîmes, Fabrice Santoro effectue cette semaine un retour en grâce dans celles d’Alicante. Première sélection à Nîmes, dernière à Alicante ? « J’y ai pensé, si, si ! Mais alors vraiment deux secondes parce que ce n’est pas du tout à l’ordre du jour, glisse un Santoro rayonnant en Espagne. Je trouve le symbole amusant, c’est un peu une boucle bouclée. »

En 1991, à Nîmes, la France reçoit l’Australie en quart de finale et Yannick Noah lance le jeune Fabrice Santoro, dix-huit ans, en Coupe Davis. Vainqueur en quatre manches de Wally Masur dans le cinquième match décisif, le jeune Toulonnais se retrouve à faire un tour d’honneur sur les épaules de… Guy Forget, alors numéro 1 français. En 2004, à Alicante, la France vient défier l’Espagne sur ses terres pour une place en finale et Guy Forget relance le vieux Fabrice Santoro, bientôt trente-deux ans.

Mis au ban de l’équipe cette année, à cause d’incidents et de comportements qui l’avaient placé en porte-à-faux vis-à-vis de certains membres du groupe France depuis le quart de finale France-Suisse d’avril 2003, le récent Genevois d’adoption a effectué en six mois une formidable remontée au classement. En l’absence de Sébastien Grosjean, il est même aujourd’hui, avec son 36e rang mondial, le numéro 1 français en activité.

Cela rendait sa sélection quasi automatique. « Ce qui s’est passé fait partie de la vie d’un groupe, tout simplement, résume le capitaine Forget. Ce qui compte, ce sont les valeurs, l’attitude des uns et des autres face aux adversaires. Il y a des hauts et des bas dans une carrière mais je n’ai jamais eu d’avis définitif sur qui que ce soit. Aujourd’hui, il n’y a plus de problème avec Fabrice. Je compte sur lui à 200 % et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider, le valoriser et le conseiller jusqu’au dernier point. » « Quand j’ai senti que j’étais à nouveau présent dans les gros tournois, raconte Santoro, j’ai commencé à reprendre espoir (pour une sélection). De mon côté, je m’étais remis au travail, faisant le maximum pour être le plus performant possible. Cela a très bien marché. C’est grâce à tout cela que Guy a décidé de me réintégrer dans le groupe. Et cela faisait partie de mes objectifs. Je suis ravi. » Durant le premier trimestre 2004, des réunions entre joueurs avaient permis de mettre à plat les tensions qui existaient. Il reste impossible de dire que tout est effacé mais les conditions d’un retour en communauté étaient en tout cas largement remplies.


« On allait droit dans le mur »

Mais le plus intéressant dans cette histoire Santoro, c’est bien la faculté du joueur à rebondir. Car, en fin d’année dernière, il n’était pas seulement contesté par certains de ses collègues mais aussi par son entraîneur, Laurent Raymond. « En décembre, on était quasiment séparés en fait, explique Raymond. Notre désaccord n’avait absolument rien à voir avec la Coupe Davis, il s’agissait uniquement de nos rapports personnels et j’étais demandeur d’un changement dans notre façon de fonctionner car on allait droit dans le mur. La démarche de Fabrice, les efforts qu’il a faits, témoignent de sa volonté de toujours vouloir progresser, à plus de trente ans. Il m’épate par sa motivation, après plus de quinze ans sur le circuit. »

Contesté à droite comme à gauche, Santoro décida avec sagesse de se recentrer. Résultat : en 2004, il a joué absolument tous ses matches à fond, n’a jamais saturé et su puiser dans cette sorte de suspension du groupe France de quoi travailler mieux que d’habitude : « Le point positif, explique le Toulonnais, est que cette éviction m’a permis d’avoir un peu plus de temps pour ma famille, un peu plus de temps pour m’entraîner. Ça m’a permis de mener une vie un peu plus normale et ça m’a fait le plus grand bien. » « Il a pourtant été marqué, bien sûr, par le fait d’être rejeté de l’équipe de Coupe Davis, ajoute Raymond, mais sans que cela se ressente sur le terrain. Il a trente-deux ans et a su le gérer différemment d’un jeune. D’ailleurs il avait déjà connu ça après 1991 et il avait alors davantage accusé le coup. » « Je crois aussi que, comme Fabrice est un peu orgueilleux, la situation l’a peut-être surmotivé, propose Forget. C’est ce qui lui a permis de prouver qu’il était toujours là, en trouvant le positif dans une situation négative. »De quoi, samedi à Alicante, être à même d’apporter le point du double, essentiel à l’équipe ? Raymond ne voit pas de raison d’en douter : « Au téléphone, Fabrice m’a dit qu’il se sentait très bien à l’entraînement, et c’est rare qu’il dise ça. »
JULIEN REBOULLET

PROGRAMME :


Vendredi (à partir de 12h00):

Carlos Moya (ESP) - Paul-Henri Mathieu
Juan Carlos Ferrero - Fabrice Santoro

Samedi (à partir de 12h00):

Tommy Robredo/Rafael Nadal - Fabrice Santoro/Mickaël Llodra

Dimanche (à partir de 11h30):

Carlos Moya (ESP) - Fabrice Santoro
Juan Carlos Ferreo - Paul-Henri Mathieu

L'equipe.fr


16h50 (Yahoo)

ALICANTE, Espagne (Reuters) - La France mène 1-0 face à l'Espagne en demi-finale de Coupe Davis après la victoire dans le premier simple de Paul-Henri Mathieu aux dépens de Carlos Moya (6-3, 3-6, 2-6, 6-3, 6-3).

Le second simple de la journée opposera le Français Fabrice Santoro à l'Espagnol Juan Carlos Ferrero.



BAVO POLO

l'Equipe du 25.09

PROGRAMME

AUJOURD’HUI. – À partir de 11 h 30 : fin de Ferrero (ESP) - Santoro, suivi de Nadal-Robredo (ESP) - Santoro-Llodra.

DEMAIN. – À partir de 11 h 30 : Moya (ESP) - Santoro, suivi de Ferrero (ESP) - Mathieu.

NB : la composition des équipes peut être changée par les capitaines jusqu’à une heure avant l’horaire du match.


À LA TÉLÉVISION

AUJOURD’HUI. – En direct à partir de 11 h 30 sur France Télévisions (en alternance sur France 2 et France 3), jusqu’à la fin des matches.

l'Equipe du 25.09

UN SACRÉ COUP DE CORNE

La superbe victoire de Paul-Henri Mathieu sur Carlos Moya a changé l’équilibre d’une rencontre passionnante.

Après quatre heures et demie de jeu Paul-Henri Mathieu a infligé à Carlos Moya sa première défaite depuis deux ans en Coupe Davis (6-3, 3-6, 2-6, 6-3, 6-3). L’interruption par la nuit du deuxième match entre Juan Carlos Ferrero et Fabrice Santoro, alors que l’Espagnol mène deux sets à un, va poser aujourd’hui un problème aux Français en vue du double.

ALICANTE –

de notre envoyé spécial


LES ORGANISATEURS espagnols n’ont peut-être pas eu une idée très judicieuse en plaçant les quartiers des joueurs de la demi-finale de Coupe Davis dans le toril des arènes d’Alicante. À force de passer par cet étroit couloir menant au court, lourd encore des remugles de tant de mastodontes fumants et écumants, les vachettes françaises se sont muées en taureaux, braves, entêtés, méchants. Hier, au lieu de s’offrir en victimes complaisantes aux coups des héros locaux et d’un public bouillant, ils les ont tant chargés, tant secoués, que, même si le calcul du capitaine Français au sujet de Santoro n’était pas très juste, le résultat reste plus que satisfaisant : un point superbe acquis par Paul-Henri Mathieu contre un Carlos Moya qui restait sur une série de six victoires de suite pour son équipe et que seul Gustavo Kuerten avait avant lui battu en Coupe Davis sur terre battue, puis un deuxième match en équilibre instable, interrompu par la nuit alors que Juan Carlos Ferrero menait deux sets à un contre Fabrice Santoro.

Une autre lacune de l’organisation est de ne pas avoir fixé une heure de début des matches permettant les huit heures de jeu réglementaires. Il s’en fallait hier de vingt bonnes minutes, quand, après un conciliabule entre le juge-arbitre, les capitaines et les joueurs, l’arbitre du match, Mike Morrissey, décida finalement d’interrompre la partie à 3-3 dans le quatrième set. On ne peut s’empêcher de juger cette suspension nuisible à double titre pour les chances françaises. D’abord parce que Santoro venait tout juste de compenser un break de handicap et que le venin de son jeu semblait commencer à faire son effet sur Ferrero. Mais aussi parce que cette juxtaposition le même jour de la fin de son simple et du double va placer Guy Forget devant un choix ardu : à partir de quelle dose de fatigue devra-t-il se résigner à remplacer Santoro par Arnaud Clément dans le double ? Voilà un nouveau problème à traiter pour le capitaine.


Le vrai match, celui qu’on attendait, entre un Ferrero un peu usé et rageur et un Santoro malicieux commençait

Pendant plus d’une heure on put douter hier de son aptitude à les résoudre, tant son pari paraissait perdant : à aucun moment des deux premiers sets Fabrice Santoro, pourtant dopé par la victoire précédente de Mathieu, n’avait paru à même de perturber Ferrero. Après un départ timide, l’Espagnol, supporté avec une ferveur absolue par ses concitoyens, avait imposé l’inexorabilité de sa mécanique, broyant Santoro par ses passings et ses coups droits. Et puis, sans qu’on puisse vraiment trouver une cause précise à ce revirement soudain autre qu’une baisse de concentration de l’Espagnol, Santoro remit son nez dans le terrain. Un fléchissement de l’un au service, un surcroît de tonus du second, quelques revers longs de lignes qui passent enfin sans accrocher la bande du filet et le troisième set bascula d’un seul bloc côté français.

Le vrai match, celui qu’on attendait, entre un Ferrero un peu usé et rageur et un Santoro malicieux commençait. Il ne dura donc que six jeux. Trois à l’avantage de l’Espagnol qui mena 3-0, les trois suivants à l’avantage de Santoro revenu à 3-3. À voir l’agitation d’Antonio Martinez-Cascales, le coach de Ferrero, dans le box de l’équipe, la sérénité ne régnait plus dans les cabezas. La nuit leur permettra malheureusement sans doute de laver les neurones de Ferrero des pensées toxiques que Santoro y avait instillés. À trente et un ans, le Français aura en revanche peut-être du mal à redémarrer à la même vitesse.


C’est alors que Mathieu donna

la preuve absolue

de sa force morale

Même en cas de résurrection de l’Espagnol aujourd’hui, la France conserverait une chance de causer la surprise grâce au point arraché auparavant par Paul-Henri Mathieu à Carlos Moya au terme de quatre heures et demie d’une lutte farouche (6-3, 3-6, 2-6, 6-3, 6-3). Meurtri par sa première apparition en Coupe Davis, en finale de l’édition 2002, le jeune Français y a vécu hier une de ces expériences qui forgent les champions. Dans le creuset des arènes, chauffées par un soleil étouffant, par une banda et par huit mille Espagnols pour le moins enthousiastes, Mathieu a démontré, non seulement la qualité de son tennis face à un sixième mondial, mais aussi celle de son caractère. Il n’aura plus désormais à se tambouriner la poitrine pour montrer qu’il a du cœur. Hier il l’a étalé au grand jour.

Sans doute Moya ne joua-t-il pas le meilleur match de sa carrière, mais son adversaire porte une bonne part de responsabilité dans l’affaire. Après un premier set perdu à la régulière, à grands coups de bourre-pifs, Moya eut pourtant l’intelligence tactique de modifier son jeu, pour glisser des revers à une main cotonneux, « à la Santoro » dans les rouages de la machine adverse un peu monocorde. La stratégie porta ses fruits. Peu à peu perturbé, Mathieu perdit ses repères, sa ligne de conduite, et recula s’offrant aux baffes de coup droit de l’Espagnol pendant deux sets.

Nul doute que le jeune homme fragile de la finale 2002 se serait alors enterré dans ses schémas perdants. Bien au contraire, cette fois, il sembla se relâcher, retrouva la longueur perdue en retour de service, reprit pied coup par coup dans l’échange et, lui qui traînait des chaussettes d’argiles depuis deux heures, courut le pied léger.

Peut-être émoussé par sa virée tarifée à Pékin la semaine passée, Moya perdit alors de son tonus. Ne poussant plus aussi fort sur ses jambes, il céda ainsi une fois son service à 2-3, pour le seul break du 4e set. Mais il bougeait encore au point de profiter de quelques fautes du Français pour réussir à son tour un break à l’entrée du cinquième set. C’est alors que Mathieu donna la preuve absolue de sa force morale. Prenant l’initiative dans les échanges, il reprit ce service de retard tout de suite en torturant le revers adverse, et sur l’élan, il en prit un autre d’avance pour mener 4-3.

Le dernier coup de rein consista à sauver à son tour deux balles de 4-4, dans un jeu entamé par un geste rare de Moya, rendant de son propre chef un point au Français alors que ni son adversaire, ni l’arbitre ne lui demandaient rien. Son honnêteté lui valut les applaudissements du box français, mais pas la magnanimité de Mathieu. Déchaîné, le Français multiplia les attaques et conclut un dernier jeu splendide par un échange de vingt-trois frappes qui envoya l’Espagnol au tapis. La sobriété de sa célébration ajouta encore à la valeur de la victoire : il ne veut pas s’arrêter là.


PHILIPPE BOUIN

l'Equipe de ce 25.09


La passion selon Mathieu

C’est parce qu’il s’est montré conquérant que le Français a gagné l’un des plus beaux matches de sa carrière.


ALICANTE – (ESP)

de notre envoyé spécial


LORSQU’UN DERNIER coup droit de Carlos Moya finit son vol dans le filet, scellant ainsi la plus belle victoire en cinq sets de sa carrière, Paul-Henri Mathieu eut une réaction d’une sobriété exemplaire. Au lieu de se rouler dans la terre battue de l’arène d’Alicante, tel un jeune babiroussa dans sa fange, il balança simplement sa raquette à terre avant de saluer Guy Forget, son adversaire du jour et Jordi Arrese. Il se jeta ensuite tête la première dans le box français pour y recevoir l’accolade la plus collective qui soit. Auteur d’un match mature et réfléchi, « PHM » voulait sans doute le parapher en usant de la même tonalité.

Comme il le fait systématiquement après chaque partie, Mathieu effectua ensuite son décrassage. « Soit un peu de vélo, soit un petit footing, expliqua-t-il. Comme il n’y avait pas de vélo dans les vestiaires, je suis parti courir avec “Paulo” (Quetin) autour du stade. » Mais sa visite des ruelles attenantes ne le rendit pas plus euphorique.

Profondément heureux d’avoir placé l’équipe de France sur les bons rails, il peinait à trouver les mots pour exprimer sa joie. « Je suis très fier d’avoir apporté ce premier point, mais j’ai du mal à extérioriser tout ça, reconnut-il. C’est difficile à décrire, mais j’étais fou de joie ! Pendant ce match, beaucoup de choses me sont passées dans la tête. J’ai connu tellement de moments difficiles, des trucs beaucoup plus durs à vivre que ce qui se passait sur le court aujourd’hui, que je me devais de passer au-dessus. Je n’aime pas trop dire ça, mais je crois que cette victoire je la mérite quand même un petit peu… »

« Le discours

de Forget

sur la boxe »

Des cinq sets, le premier fut peut-être le plus impressionnant. Sans jamais forcer ses frappes, Mathieu étouffa Moya à son propre jeu, le forçant même à changer radicalement de tactique pour trouver l’oxygène. « Jusqu’à 6-3, 1-0, balle de 2-0, tout fonctionnait parfaitement, dit le Français. J’essayais de jouer mon jeu et d’ouvrir sur le coup droit pour, ensuite, aller chercher son revers. Mais j’ai commencé à faire des fautes, lui a pris confiance. J’ai donc tout tenté pour repasser devant. J’ai senti que je prenais le dessus au milieu du quatrième set. Guy me répétait sans cesse que je devais être le patron, que je devais diriger le jeu, que je devais entrer dans le court. Il me demandait d’être conquérant. Je crois que ç’a été la clé de la victoire. »

Mathieu avait jusqu’alors disputé six matches sur la distance des cinq sets. Même si son bilan n’incitait guère à l’optimisme (une victoire pour cinq défaites), il y avait puisé quelques certitudes. « Gagner enfin, ça prouve que je fais des progrès ! commenta-t-il en souriant. Non, sérieusement, je savais que je tiendrais la distance physiquement. Les fois précédentes, il ne m’avait pas manqué grand-chose. En cinq sets, un break d’avance ou de retard, ça ne veut rien dire. C’est pour ça que j’y ai cru du début à la fin, même quand j’étais mené. J’étais dos au mur, mais je savais qu’il fallait que je lâche tout pour passer devant. À force d’essayer, ça a payé. Ce qu’il faut, c’est avoir confiance en soi. Passer par des moments difficiles m’a donné cette confiance. »

Personne n’est mieux placé qu’Olivier Soulès et Paul Quetin pour apprécier l’extraordinaire perf de leur protégé. Compagnons des jours de galère, le coach de « Paulo » et le préparateur physique de l’équipe de France ne cherchaient d’ailleurs pas à contenir leur émotion. « Ce soir, je suis très ému parce que ce match justifie tous les efforts qu’il a faits, reconnut Quetin. C’est une récompense pour lui et pour Olivier (Soulès). Ça me fait chaud au cœur. Des images de la finale de Bercy contre la Russie me revenaient en tête. Le fait de rebondir ici, contre Moya, est fantastique. Tennistiquement, c’était magique. “Paulo” m’a fait penser à Thierry Henry : il réussissait des trucs formidables tout en restant impassible. C’est le signe d’une grande force intérieure. »

Quant à Soulès, il prit hier après-midi un plaisir immense. « C’est bien simple, j’ai tout adoré, dit-il. Tout ! La victoire, le jeu, la manière, le discours de Guy sur la boxe (« Aujourd’hui, c’est un combat de boxe, quand il te met un coup, t’en rends deux… »), etc. J’ai vu le match à la télé, tout seul dans une pièce, en fumant un paquet de clopes. C’était grand… “Paulo” n’est pas quelqu’un de très expansif, mais on le sentait hyper-heureux. Le plus beau, c’est que personne ne lui enlèvera jamais ce moment. »

VINCENT COGNET (avec D. B.)

Coupe Davis - Espagne-France: Déclaration
sam 25 sep, 13h49


ALICANTE (Espagne), 25 sept (AFP) - Fabrice Santoro (battu par Juan Carlos Ferrero): "Je me suis blessé hier (vendredi) au poignet gauche au début du deuxième set en faisant un retour de service en revers. Des anti-inflammatoires m'ont permis de relever la tête dans le troisième set, mais ce (samedi) matin, j'étais incapable de tenir la raquette. Vendredi, après l'interruption, je n'imaginais pas que je serais dans l'incapacité de défendre mes chances au cours de la fin du simple et de jouer le double. On a très sérieusement pensé qu'on pouvait mener 2-0 et jouer le double dans de bonnes conditions ensuite. C'est une grande déception pour moi. Il m'aurait fallu une heure et demie de plus vendredi pour battre en cinq sets Ferrero, sur lequel j'étais en train de prendre l'ascendant. Si j'avais gagné le quatrième set avant l'interruption, cela n'aurait malheureusement rien changé. Je n'aurais rien pu faire samedi dans le cinquième."

Coupe Davis: la France dos au mur dans les arènes d'Alicante
sam 25 sep, 20h53

ALICANTE, Espagne (Reuters) - L'équipe de France s'est retrouvée dos au mur samedi soir en demi-finale de la coupe Davis, à Alicante, l'Espagne menant 2-1 après les deux simples d'ouverture et le double.

La journée a été marquée par deux victoires espagnoles, celle dans la matinée de Juan Carlos Ferrero, qui a victorieusement achevé son simple, entamé la veille, face à Fabrice Santoro (6-3 6-1 1-6 6-3), et surtout après la victoire en double de Rafael Nadal et Tommy Robredo, qui ont dominé en cinq sets Arnaud Clément et Michaël Llodra (7-6 4-6 6-2 2-6 6-3 en 3h47).

"Plein de choses ne se sont pas passées comme prévu samedi", a dit Guy Forget, le capitaine tricolore. "C'est d'abord Fabrice Santoro qui est dans l'incapacité de frapper une balle en revers. Ensuite, il déclare forfait pour le double. J'ai dû composer une nouvelle équipe. Arnaud et Michaël ont eu des occasions. C'était un match "gagnable" malgré tout. On aurait dû être meilleurs. J'ai poussé un coup de gueule pour piquer au vif les joueurs, mais j'aurais peut-être dû être plus virulent plus tôt."
Michaël Llodra a subi sa deuxième défaite seulement en double. "Ça s'est joué à deux-trois détails", a dit Llodra. "C'est toujours très délicat de gérer une situation comme cela. Je m'attendais à jouer au côté de Fabrice et au dernier moment, je m'aligne avec Arnaud, avec qui je n'avais joué que deux tournois. On a manqué de repères."

De son côté, Arnaud Clément a reconnu les approximations de la paire française. "On a eu des hauts et des bas dans ce double", a déclaré Arnaud Clément. "Mais les bas étaient trop bas! Avec leur style particulier, ils nous ont marché dessus. Le manque d'automatismes est un élément parmi d'autres."

Désormais, la marge de manoeuvre se réduit pour l'équipe de France. Privé de Fabrice Santoro, blessé au poignet gauche, le capitaine Guy Forget n'a pas voulu communiquer le joueur qu'il alignera dimanche pour affronter le n°1 espagnol Carlos Moya.


"On va en parler ce soir à l'hôtel", a dit Guy Forget. "Je reste convaincu qu'il y a une carte à jouer. Je ne sais pas si les Espagnols vont aligner Moya ou Robredo dimanche. Arnaud a une expérience des matches à enjeu. Il a hâte de se racheter et de montrer un nouveau visage. Quant à Michaël, il a un style de jeu que les Espagnols n'aiment pas rencontrer. Moya peut être gêné par des attaques incessantes. J'ai peut-être un petit penchant pour Arnaud Clément."

Arnaud Clément a confié sa motivation intacte quant à l'éventualité où il rentrerait sur le court dimanche midi face à Carlos Moya. "Je me tiens à disposition", a dit Clément. "J'irai avec le couteau entre les dents. Même si aujourd'hui j'ai montré quelques faiblesses, je pense que je suis capable de faire un gros match demain. Si je ne suis pas persuadé que je peux battre Moya, je rentre chez moi ! Même si je traverse la pire année de ma carrière, avec Guy sur la chaise, je peux retrouver la confiance."

Yahoo

Merci pour tous ces articles
La France est tout de même face à l'équipe d'Espagne, sur son terrain de prédilection, la terre battue. Il y a une certaine logique dans la domination des Espagnols !

Par ailleurs, les Etats Unis sont déjà qualifiés pour la Finale, Bravo !

çà fais plaisirs à savoir çà...
Sinon la France qui rencontre les espagnols sont contre une sacrée carrure alors rien n'est jouer en ce qui les consernent...

Coupe Davis: l'Espagne bat la France 4-1 et se qualifie pour la finale
dim 26 sep, 16h48

ALICANTE (AFP) - Rafael Nadal, qui a donné le point de la victoire à son pays, a été plus déterminant que Paul-Henri Mathieu, vainqueur de Carlos Moya dans le premier simple, dans le succès de l'Espagne 4-1 sur la France en demi-finale de Coupe Davis de tennis, dimanche aux arènes d'Alicante.

Le jeune Espagnol de 18 ans a dominé Arnaud Clément, de plus de huit ans son aîné, 6-4, 6-1, 6-2 dans le troisième simple, permettant à son équipe de mener 3-1. La veille, s'affirmant déjà comme un futur très grand joueur de Coupe Davis, il avait pris une part prépondérante associé à Tommy Robredo dans la victoire, 7-6 (7/4), 4-6, 6-2, 2-6, 6-3 sur Clément et Mickaël Llodra en double.

Vendredi, Mathieu avait donné le premier point à la France en dominant Moya, sixième joueur mondial, 6-3, 3-6, 2-6, 6-3, 6-3, en 4 h 29 min. Les espoirs nés de cette victoire longue à se dessiner avaient été étouffés en deux temps par l'égalisation de Juan Carlos Ferrero, vainqueur de Fabrice Santoro, 6-3, 6-1, 1-6, 6-3.

Le numéro un français du moment avait toutefois donné des frayeurs au camp espagnol. Lorsque la partie avait été interrompue par l'obscurité à 3-3 dans le troisième set, il était en effet en train de prendre un ascendant certain sur son adversaire.

Blessé au poignet gauche, il ne fut que l'ombre de lui-même dans les trois derniers jeux le lendemain, et son absence aux côtés de Llodra, son partenaire habituel, se fit sentir de façon importante dans le double.

Le report de la fin de son simple, dû à un début trop tardif du programme, fut l'une des assez nombreuses erreurs d'une organisation approximative. Sans parler de l'attitude d'un public confondant, dans un décor tauromachique qui s'y prêtait, le tennis et la corrida, et dont Clément a estimé qu'il avait manqué de respect aux visiteurs.

Pris en grippe par les quelque 8500 spectateurs au point d'être empêché de servir dans des conditions convenables dans le troisième set du double, celui qui n'était là à l'origine qu'en tant que "roue de secours", selon ses propres termes, put jouir de meilleures conditions dans son simple en remplacement de Santoro.

Après un départ en trombe marqué par un break suivi d'un jeu blanc, il fut rejoint au score à 3-3 dans le premier set et s'effondra dans le deuxième, au début duquel il bénéficia de huit balles de break sans parvenir à en exploiter une seule.

Il perdit neuf jeux de suite avant de refaire surface alors que Nadal servait pour le match à 5-0 dans le troisième set. Ecartant une première balle de match, il parvint à s'emparer pour la deuxième et dernière fois avec sa treizième balle de break du service de l'Espagnol. Puis il gagna enfin le sien avant de subir un revers croisé définitif avec la deuxième balle de match de Nadal, à 40-15 dans le dernier jeu.

Dans l'histoire de ses rencontres avec la France, l'Espagne mène désormais 5-1, la seule victoire de la France remontant à 1923. "Cette défaite est cruelle. Mais il ne faut pas oublier la blessure de Fabrice et la performance de "Paulo" (Mathieu), qui a été grand le premier jour. Ce premier point nous a fait énormément de bien et il aurait pu nous faire aller très loin", a estimé Clément. Le dernier fut gagné par Tommy Robredo, vainqueur du même Mathieu 6-4, 6-4, dans une dernier simple sans importance.


En travers de la route, il y avait Nadal, jeune fleuron d'une Espagne finaliste en 1965, 1967 et 2003, gagnante du trophée en 2000, qui rencontrera chez elle du 3 au 5 décembre les Etats-Unis, assurés de leur qualification dès samedi en menant 3-0 face au Belarus à Charleston (Caroline du Sud). La finale pourrait avoir lieu à Madrid, pour favoriser la candidature de la ville à l'organisation des jeux Olympiques de 2012.

Les résultats:

. Vendredi:
Paul-Henri Mathieu (FRA) bat Carlos Moya (ESP) 6-3, 3-6, 2-6, 6-3, 6-3
. Samedi:
Fin du 2e simple interrompu la veille:
Juan Carlos Ferrero (ESP) bat Fabrice Santoro (FRA) 6-3, 6-1, 1-6, 6-3
Double:
Tommy Robredo/Rafael Nadal (ESP) battent
Arnaud Clément/Mickaël Llodra (FRA) 7-6 (7/4), 4-6, 6-2, 2-6, 6-3
. Dimanche:
Rafael Nadal (ESP) bat Arnaud Clément (FRA) 6-4, 6-1, 6-2
Tommy Robredo (ESP) - Paul-Henri Mathieu (FRA) 6-4, 6-4

Roh... Bah çà c'est pas tellement une nouvelle je ne le sentais pas cette fois alors... La France a fait contre les Espagnols et c'etait previsible ma foi...Tant pis
Bon alors si j'ai tout compris maintenant c'est finale Etats-Unis / Espagne?
Et c'est quand en fait?

Ce n'était pas brillant c'est sûr


Coupe Davis: pour Clément, c'est une "grosse claque"


ALICANTE, Espagne - Arnaud Clément, titularisé dimanche par Guy Forget pour pallier la blessure de Fabrice Santoro, n'a pu empêcher Rafael Nadal d'envoyer l'Espagne en finale de la Coupe Davis 2004.

Dans les arènes d'Alicante, l'Espagnol, 18 ans, a apporté le troisième point de la qualification (3-1) en balayant le Français en trois sets 6-4 6-1 6-2 en 02h12.

Arnaud Clément a connu pour la première fois de sa carrière la défaite qui entraîne l'élimination de son pays. "C'est une grosse claque parce qu'on a l'impression de faire couler toute l'équipe", a dit Arnaud Clément.

"Avec le double hier, ça fait un peu lourd. J'ai essayé avec mes moyens. J'espère rebondir très vite dans les prochaines semaines, même si je sais que cette défaite ne va pas s'effacer. Il faut que ça me serve d'expérience."

Bousculé par Nadal, le Français, 65e à l'ATP, a évité l'humiliation d'un cinglant 6-0 au troisième set en sauvant une balle de match.

"PAS DE HONTE A PERDRE CONTRE LES ESPAGNOLS"

"Cela aurait peut-être pu faire un scénario différent. Le début de deuxième set a été très accroché. Il sauve huit balles de break et, ensuite, les jeux défilent. A partir du moment où il a pris confiance, c'est devenu très dur pour moi.

"C'est dur de perdre 3-1. La performance de Paul-Henri Mathieu, vendredi, aurait pu nous faire aller très loin."

A ses yeux, cet échec en demi-finale ne remet pas en cause l'ambiance au sein du groupe France. "On fait partie encore une fois du dernier carré", a-t-il souligné. "Une demi-finale de coupe Davis, est-ce un échec? Il n'y a pas de honte à perdre contre les Espagnols.

"J'ai confiance à 100% dans les choix de Guy. Ma performance d'aujourd'hui explique pourquoi je n'ai pas été aligné en simple vendredi. Au sein de notre équipe, tout tourne très rond.

"Maintenant si le 'pékin moyen' ou le Président de la Fédération Française de Tennis remet en cause les choix du capitaine, c'est qu'il ne connaît pas le tennis. Santoro était blessé et ne pouvait pas jouer le double", a-t-il ajouté.

L'Espagne, qui a remporté l'édition 2000, accède pour la cinquième fois de son histoire à la finale de la Coupe Davis. Elle recevra du 3 au 5 décembre l'équipe américaine qui n'a laissé aucune chance à la Biélorussie, battue 3-0 dimanche.

Encore une histoire de remise en cause du capitaine? L'ambiance était pas au beau fixe on dirait

Coupe Davis: Forget salue la performance de Nadal
dim 26 sep, 18h04

ALICANTE, Espagne (Reuters) - La France a finalement été battue 4-1 dimanche en demi-finale de la coupe Davis, dans les arènes d'Alicante.

Rafael Nadal a apporté le point décisif dès le premier simple, dimanche, en écrasant Arnaud Clément 6-4 6-1 6-2. Dans un match pour l'honneur, Tommy Robredo a ensuite battu Paul-Henri Mathieu 6-4 6-4.

uy Forget, le capitaine français, était déçu de ne pouvoir disputer une quatrième finale en six ans.

"On y a cru jusqu'au bout. Avoir inquiété les Espagnols avec une équipe diminuée, c'est quand même une belle performance", a déclaré Forget.

"Nadal a été franchement très très fort. C'était le rival de Richard Gasquet chez les juniors. Ça montre qu'il a pris une belle avance. Ça prouve qu'on doit se bouger les fesses. En tout cas, les Espagnols ont de la chance d'avoir un garçon comme Nadal qui, à mon avis, fera très vite parler de lui à Roland-Garros."

L'espoir suscité par le point apporté par Paul-Henri Mathieu, vendredi face à Carlos Moya, aura été vain.

"Les Espagnols ont été meilleurs sur le plan tennistique et dans l'attitude", a admis le capitaine français.

"Moi aussi, je dois me remettre en question. Je n'ai pas suffisamment secoué mon double. On doit être plus mordants. La blessure de Fabrice m'a déstabilisé. J'en ai marre du mauvais sort. Cette année, la malchance est de notre côté."

Néanmoins, Guy Forget retirait des enseignements positifs de ce week-end cruel. "Paul-Henri Mathieu a montré de très belles choses. Il a vraiment franchi un cap. Il a montré un visage de champion."

Forget s'est déclaré partant pour une septième campagne consécutive en 2005.


"Il y a des jeunes qui frappent au portillon. Il y en a d'autres qui vont revenir de blessure, je pense notamment à Nicolas Escudé. On va mettre une tactique sur pied pour préparer l'année prochaine."


Le tirage au sort de l'édition 2005 de la coupe Davis aura lieu jeudi à Madrid.

Ben il y a de quoi parce que Nadal, il promet

VIVA ESPANA !

Coupe Davis:
Forget désamorce la polémique
Après avoir pris connaissance des déclarations du président de la Fédération Française de Tennis, Christian Bîmes, plutôt critique sur les choix de Guy Forget, le capitaine de l'équipe de France a voulu immédiatement désamorcer la polémique: "A aucun moment, le Président ne remet en cause mes choix. Il n'y a aucune polémique. L'important est désormais de se tourner vers l'avenir et de préparer dès maintenant, ensemble, la campagne 2005."

N'empeche que il y a quand même eu des trucs pas sympa dans l'equipe de france cette année en core

Moi il y en a un qui m'énerve c'est Arnaud Clément qui n'arrête pas de se plaindre. Avec ses airs de beau gosse, il m'agace!!!!!!

L'Equipe du Mardi 28 Septembre 2004

TENNIS

COUPE DAVIS


Un édifice à consolider

La logique défaite de la France en demi-finales met en lumière le besoin de relève et de concurrence.


ALICANTE – (ESP)

de notre envoyé spécial


AVEC UN PEU DE RECUL, la saison de l’équipe de France de Coupe Davis, sa qualification pour les demi-finales et sa défaite d’Alicante, après avoir fait frissonner une des deux plus fortes équipes du monde sur terre battue, constituent des performances plutôt honorables. Il y a en effet deux angles d’approche pour évaluer cette équipe. Le premier est de se référer à sa victoire de 2001 et à ses finales de 1999 et de 2002. L’autre, de prendre uniquement en compte les classements individuels de ses membres. Les images que l’on obtiendrait seraient bien différentes.

Sur la première page se détacherait la photo d’un groupe parmi les plus forts du monde. Sur la seconde, éparpillés, des portraits de joueurs au front soucieux, ou éclopés, arborant plâtres et bandages, ainsi que des dossards plutôt modestes à la bourse des valeurs mondiales : du numéro 11 pour son leader théorique, Sébastien Grosjean, mais absent maintenant de l’équipe depuis un an, la cote dégringole abruptement au numéro 36 pour le deuxième Français de la hiérarchie mondiale, Fabrice Santoro. Comme toujours, la véritable identité de l’équipe se situerait entre ces deux vérités partielles.

Depuis l’an 2000 et la véritable prise de pouvoir de Guy Forget, avec la mise au deuxième plan de Cédric Pioline et la montée du trio Grosjean-Clément-Escudé, l’esprit d’équipe avait permis au groupe de peser plus lourd que la somme des poids individuels. Après un accroc en 2003, cette qualité demeure ; l’accession à la demi-finale, avec au passage une revanche sur la Suisse de Federer, le prouve. Le problème provient cette fois plutôt de la baisse des valeurs individuelles, même si elle ne se répercute pas directement sur les classements du fait de son mode de calcul. Alors que son capitaine répète depuis longtemps que les progrès de l’équipe ne peuvent que passer par les progrès personnels des joueurs, on constate un ensemble de régressions, pour diverses raisons dont font partie les blessures.


« Génération

Mathieu »


Séparément, à commencer par leur numéro 1, Sébastien Grosjean, les meilleurs Français ont connu une saison 2004 très médiocre. Le cas Grosjean est le plus préoccupant, à la fois parce qu’il n’a, depuis trois ans, joué que des saisons tronquées et semble aujourd’hui particulièrement désabusé vis-à-vis de sa profession, mais aussi parce que sa stagnation a bloqué tout effet d’entraînement derrière lui. Les blessures à répétition de Nicolas Escudé, opéré récemment de l’épaule, et la baisse de régime d’Arnaud Clément ont fini de désagréger le bloc vainqueur de 2001, fragilisé en outre par la mini-crise Santoro de 2003. En d’autres termes, les meilleurs joueurs Français ont sans doute payé le coût de s’être crus plus forts séparément qu’ensemble tout autant que celui de deux saisons 2001 et 2002 très fatigantes.

Tout n’aura cependant pas été noir. L’année 2004 a apporté la confirmation des progrès de Mickaël Llodra, même s’il ne fut pas très convaincant à Alicante. Il a gravi plus de 130 places au classement pour intégrer le groupe des cinquante premiers, gagné un tournoi et a atteint deux fois les huitièmes de finale de tournois du Grand Chelem. Lors des deux premières rencontres de la saison, il s’était aussi comporté comme un solide pilier du double. Sa participation en simple est sans doute pour bientôt.

L’autre bonne nouvelle est toute fraîche, puisqu’elle date de vendredi dernier : la résurrection de Paul-Henri Mathieu. Par sa victoire sur Carlos Moya, il a réussi à la fois à démontrer un très haut niveau de jeu et à reléguer aux archives le souvenir douloureux de sa défaite contre Mikhaïl Youzhny dans la finale 2002. Hors gazon, il postule désormais à une place de titulaire permanent en simple. Sur le circuit individuel, il pourrait aussi jouer le rôle de locomotive et accélérer la progression de ses contemporains vers les premiers rangs.

Les progrès rapides de la génération des joueurs qui auront vingt-trois ou vingt-quatre ans la saison prochaine seraient le meilleur garant de la consolidation d’un édifice pour l’heure fragilisé. À la date de la prochaine rencontre, les titulaires actuels auront trente-deux ans (Santoro), vingt-huit ans (Escudé), vingt-sept ans (Clément), vingt-six ans (Grosjean) et vingt-quatre ans (Llodra). La « génération Mathieu » (vingt-trois ans en janvier prochain) se compose, elle, de Julien Benneteau (remplaçant à Alicante), de Thierry Ascione (intronisé en simple contre la Croatie en février dernier) et de Nicolas Mahut, encore un peu loin en simple. Parmi ces jeunes gens, Benneteau et Mahut présentent cependant l’avantage d’être aussi performants en double, comme l’a prouvé leur récente accession aux demi-finales de l’US Open.

Mais il leur manque à tous encore un rien de maturité pour franchir le cap. Car c’est la fermeté d’âme qui fait le grand joueur de Coupe Davis. La capacité à supporter l’enjeu collectif, pour l’équipe, pour les supporters, pour la nation. Elle ne dépend pas forcément de l’âge, comme l’ont prouvé à Alicante Rafael Nadal et ses dix-huit ans rayonnants. Comme pour les grands vins, c’est plutôt une question d’équilibre entre talent, volonté et connaissance de soi. Avoir vu Nadal ce week-end devrait permettre aux jeunes Français de se poser les bonnes questions ; celles dont les réponses peuvent leur faire franchir un pas décisif dans leur carrière. S’ils les trouvent, alors Forget disposera d’un effectif digne de ses ambitions, avec ou sans Grosjean.


PHILIPPE BOUIN

L'Espagne mise sur la terre pour contrer Roddick...



LONDRES (Reuters) - En choisissant la terre battue pour recevoir les Etats-Unis en finale de la Coupe Davis, l'Espagne espère, grâce à ses joueurs de fond de court très expérimentés, contrarier la vitesse de jeu et la puissance de service d'Andy Roddick.



Victorieuse de l'épreuve en 2000, l'Espagne, qui aligne deux ex-numéros un mondiaux -Carlos Moya et Juan Carlos Ferrero- accueillera à partir de vendredi à Séville, sur la surface la moins rapide, une équipe américaine qui a soif de titre.


"Aucun d'entre nous n'a gagné de titre du Grand Chelem cette saison", a expliqué Roddick en parlant de son équipe. "Pour cette raison, nous voulons vraiment terminer la saison en beauté."


"Ramener la Coupe aux Etats-Unis avec une sélection si jeune serait génial", a ajouté le meilleur joueur de la saison 2003.


Equipe la plus titrée au palmarès de la Coupe Davis, la sélection américaine n'a plus remporté cette compétition depuis 1995.


Coéquipier de Roddick, Mardy Fish aura quant à lui à coeur de s'imposer pour oublier sa défaite en août en finale des JO d'Athènes face au Chilien Nicolas Massu.


"ILS ONT L'AVANTAGE"


Carlos Moya, qui n'avait pas participé à la finale victorieuse de 2000 face à l'Australie, croit aux chances de l'Espagne.


"Cela va être vraiment intéressant. J'en rêve depuis déjà un moment", a-t-il confié. "A domicile, nous avons un avantage, mais ils ont une superbe équipe. L'ambiance va être énorme."


"Nous sommes invaincus sur les 11 dernières rencontres à domicile donc je pense que nous sommes favoris. Mais les Etats-Unis ont une équipe très équilibrée et très forte en Coupe Davis."


De son côté, Roddick sait qu'il lui faudra probablement gagner ses deux simples.


"Les conditions vont être dures. La terre battue va tout ralentir et ils vont avoir 23.000 spectateurs derrière eux. Ils ont clairement l'avantage."


"Mais nous ne serons pas surpris. Nous savons à quoi nous attendre."


L'Espagne et les Etats-Unis se sont rencontrés six fois en Coupe Davis. Les deux seules fois où les Espagnols l'ont emporté, c'était à domicile et sur terre battue.


Pour Fish, la tâche sera difficile, mais pas insurmontable.


"Andy et les frères (Mike et Bob) Bryan n'ont pas perdu un set (en Coupe Davis) cette saison", fait-il remarquer en référence à la paire du double américain.


"En fin de compte, il ne faut que trois points."


Côté espagnol, le principal sujet d'inquiétude concerne la forme de Juan Carlos Ferrero, qui est passé à côté de sa saison, ponctuée de blessures et de contre-performances.


Néanmoins, pour préparer sa finale, il a décidé de renoncer à l'Open de Paris-Bercy début novembre après avoir été sorti prématurément de celui de Madrid.

L'Espagne aligne Nadal à la place de Ferrero

SEVILLE, Espagne (Reuters) - Rafael Nadal, choisi au détriment de Juan Carlos Ferrero pour affronter Andy Roddick, plus rapide serveur du monde, soutiendra les espoirs de victoire de l'Espagne en Coupe Davis contre les Etats-Unis, vendredi.


Ferrero, gêné par des blessures tout au long de l'année, devait être aligné même s'il avait avoué n'être qu'à 85% de ses capacités.


Jeudi pourtant, les Espagnols ont surpris leur monde en faisant confiance à leur jeune joueur de 18 ans.


L'autre simple de vendredi opposera le vice-champion olympique Mardy Fish à Carlos Moya.


Nadal devrait également jouer le double samedi aux côtés de Tommy Robredo pour défier les jumeaux Mike et Bob Bryan. La seconde série de simples aura lieu dimanche.


Les Etats-Unis ont remporté 31 Coupes Davis - un record - tandis que l'Espagne s'apprête à disputer sa troisième finale en cinq ans.